Aujourd’hui, je tiens à vous remercier.
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Je suis agréablement surprise et très heureuse que vous soyez si curieux de savoir ce qui se passe dans une consultation de stérilité d’un centre de référence.
Je pense que les médecins, nous ne savons pas souvent transmettre aux patients tout ce qu’ils nous font ressentir ni à quel point nous partageons leurs joies et leurs peines. Les médecins, au moins tous ceux que je connais, vivent de près les mêmes émotions que leurs patients, parfois avec une telle intensité qu’ils préfèrent les cacher, j’imagine que pour ne pas se montrer vulnérables.
Les gynécologues qui s’occupent des accouchements et ceux qui suivent les patientes souffrant d’un cancer gynécologique nous disent: «quelle chance! Le pire qui puisse arriver à vos patientes c’est d’avoir leurs règles», mais ils se trompent. Ils ne se rendent pas compte de ce que suppose vouloir avoir un enfant et ne pas y arriver: la peur de ne jamais réussir, de se faire des illusions et d’échouer, de ne pas pouvoir partager leurs problèmes, d’avoir à s’absenter du travail en secret, de l’impact que tout cela peut avoir sur la relation du propre couple, du coût économique, de la montagne russe d’émotions qui apparaissent tout au long d’un cycle de traitement et, dans certains cas, devoir même se rendre à l’étranger.
Nous savons très bien ce qui se cache derrière chaque test de grossesse et le fait de le vivre avec eux c’est à la fois une grande responsabilité et un grand honneur.
Quand une patiente nous envoie la photo du premier anniversaire de son bébé et elle nous écrit: «Je ne sais pas si vous souvenez de moi parce que vous avez beaucoup de patients… » Vous ne pouvez pas imaginer la peine que ça nous fait parce que nous nous souvenons parfaitement des émotions qu’elle nous avait fait sentir, comment nous nous étions inquiétés en session clinique si le cas semblait difficile, le souci avec lequel nous avions contrôlé l’évolution quotidienne de leur embryons et comment nous sautons de joie quand le test est positif, ou la colère qui nous prend lorsqu’il est négatif et l’on doit tout recommencer.
Récemment, une patiente, enceinte après plusieurs tentatives, me disait: « Vous changez la vie des personnes. » Je crois que lorsqu’on souhaite avoir des enfants, il est difficile d’accepter une vie sans eux. Aujourd’hui, les progrès dans les traitements de reproduction permettent à la plupart des gens d’en avoir, même s’ils doivent parfois renoncer à la propre génétique. Et nous, les médecins et biologistes, pouvons aider beaucoup plus; il y a quelques années nous ne savions pas si nous allions réussir ou si elles tomberaient enceintes pendant le mois de vacances.
Nous adorons les enfants de tout âge, ils nous plaisent déjà au stade de deux cellules… et quand on nous demande si nous avons des enfants, nous répondons : des centaines!
J’ai reçu une injection d’enthousiasme pour continuer à écrire sur le blog et pour continuer d’augmenter la famille.
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